SLOVAQUIE – Construire la citoyenneté Européenne : de la réforme électorale à la participation et à l’engagement

Par Vladislava Gubalova, Chercheuse, Centre Globsec pour l’Europe globale

English version below

Les élections du Parlement européen de 2024 sont là. Pourtant, même si les propositions de réforme électorale abondent, ces élections ne seront procéduralement pas différentes des précédentes. Le sentiment des citoyens restera le même et le renforcement de la légitimité démocratique de l’UE restera principalement à l’état de paroles. Avec le scénario le plus probable d’une poussée de l’extrême droite dans le nouveau Parlement européen (PE), il est ur- gent de commencer à agir pour construire la citoyenneté européenne et de travailler de bas en haut pour éviter une future érosion de la légitimité de l’Union et un désenchantement accru des citoyens.

Avant les élections de 2024 et à la suite des conclusions de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, en mai 2022, le PE a voté en faveur d’une nouvelle proposition pour des réformes plus complètes dans l’Acte électoral euro- péen. La proposition comprenait, entre autres: la création de listes transnationales pour élire 28 Députés supplémentaires (une circonscription électorale à l’échelle de l’UE), des âges minimaux communs pour les candi- dats et les électeurs, un seuil électoral minimal commun (s’appuyant sur la décision du Conseil de 2018 pour les plus grandes circonscriptions nationales(1)) et l’établissement d’un quota pour assurer l’égalité des genres.

Les avantages d’une réforme du proces- sus électoral européen actuel ont longtemps été soulignés. Ils comprennent le potentiel d'<< empowerment >> des citoyens et le renfor- cement de la légitimité démocratique globale de l’Union, la culture d’une identité et d’une communauté européennes, et l’élévation de la légitimité et de la responsabilité des insti- tutions de l’UE. Pour le moins, l’introduction d’une petite taille de listes transnationales (28 sièges sur 720 en 2024) peut servir d’ex- périence utile. Cependant, aucun véritable progrès n’a été observé au cours des vingt dernières années. Le Conseil n’a pas avancé sur la dernière proposition.

« il est urgent de commencer à construire la citoyenneté européenne et de travailler de bas en haut pour éviter une future érosion de la légitimité de l’union »

La question de la construction de listes transnationales est souvent liée au processus de nomination du Président de la Commission eu- ropéenne. L’idée de donner encore plus de voix aux citoyens dans le choix du Président de la Commission à travers la procédure du << Spitzenkandidat >>(2) semble raisonnable. Pour- tant, dans le système actuel et en observant les préparatifs des élections européennes de 2024 par les partis européens, la possibilité est qua- siment révolue. Néanmoins, la nomination du Président de la Commission par un accord inter- institutionnel juridiquement contraignant entre le Conseil et le PE serait très bénéfique pour la transparence et la crédibilité du Président.

Dans le contexte d’une poussée des partis d’extrême droite, anti-systèmes et euroscep- tiques avant les élections du PE, il y a le sentiment persistant de grandes opportunités manquées pour renforcer le sentiment d’appropriation et d’engagement des citoyens européens, de faire avancer vers une communauté européenne plus unifiée et de renforcer la légitimité de l’Union, démocratiquement et institutionnellement. dernières années. Le Conseil n’a pas avancé sur la dernière proposition.

La question de la construction de listes transnationales est souvent liée au processus de nomination du Président de la Commission eu- ropéenne. L’idée de donner encore plus de voix aux citoyens dans le choix du Président de la Commission à travers la procédure du << Spitzenkandidat >>(2) semble raisonnable. Pour- tant, dans le système actuel et en observant les préparatifs des élections européennes de 2024 par les partis européens, la possibilité est qua- siment révolue. Néanmoins, la nomination du Président de la Commission par un accord inter- institutionnel juridiquement contraignant entre le Conseil et le PE serait très bénéfique pour la transparence et la crédibilité du Président.

Dans le contexte d’une poussée des partis d’extrême droite, anti-systèmes et euroscep- tiques avant les élections du PE, il y a le sentiment persistant de grandes opportunités manquées pour renforcer le sentiment d’appropriation et d’engagement des citoyens européens, de faire avancer vers une communauté européenne plus unifiée et de renforcer la légitimité de l’Union, démocratiquement et institutionnellement.

(1) La décision portait sur la fixation d’un seuil minimal d’entrée (2-5%) dans les grandes circonscriptions/grands États membres (EM). Elle n’a pas été ratifiée par tous les États membres et n’est donc pas disponible pour les prochaines élections.

(2) Le terme << Spitzenkandidaten », meilleur candidat, n’a pas permis d’obtenir un soutien tu processus lui-même et devrait être abandonné.

(3) Même si l’équilibre géographique proposé par le rapporteur du PE dans la proposition 2022 est mieux respecté que dans la proposition précédente, il reste une préoccupation.

► LA ROUTINE HABITUELLE…

Il y a une réassurance dans ce qui est connu. Avoir les élections du PE comme 27 élections nationales distinctes, avec peu d’implication et d’engagement des partis européens locale- ment, rend tout cela trop confortable pour les États membres. Jusqu’à présent, les élections du PE, en particulier dans les pays d’Europe centrale et orientale, ont été presque exclusive- ment axées sur des questions domestiques.

Pourtant, il n’y a pas beaucoup d’appétit pourtransformer les campagnes électorales du PE en campagnes plus orientées vers l’Europe, la préférence réside plutôt dans la nationalisa- tion des élections du PE. Les partis nationaux voient une plateforme supplémentaire pour se présenter aux électeurs locaux comme un trem- plin pour les prochaines élections nationales. Une telle vision de l'<< utilisation >> des élections du PE pour des gains domestiques laisse à peine de place à la possibilité d’introduire des listes transnationales, ce qui nécessiterait également une campagne à l’échelle européenne avec des questions européennes à l’ordre du jour.

De plus, de nombreux partis nationaux font peu d’efforts pour expliquer la dimension transnationale de ces élections. L’absence de connexion de leur campagne à leur famille de partis européens, interroge la transparence du processus et étouffe la sensibilisation et la visibilité de la dimension européenne des élections européennes.

« LE SUCCÈS D’UN ENGAGEMENT CITOYEN DURABLE ET RÉGULIER DÉPEND DES EFFORTS DE MULTIPLES PARTIES PRENANTES, DES AUTORITÉS NATIONALES ET LOCALES à LA SOCIÉTÉ CIVILE, ETC.”

De même, la direction des partis euro- péens, leurs structures ou leurs liens avec diffé- rents partis nationaux sont pratiquement inconnus des citoyens ordinaires. Une telle sé- paration <<< Bruxelles est trop loin » est une op- portunité manquée d’engager les électeurs de manière significative et durable. Avec la possi- bilité d’élection d’un Parlement européen beau- coup plus eurosceptique cette année, les partis traditionnels semblent désengagés et lents, encore confortables, même si leurs positions s’érodent (perte de sièges).

QUE FAIRE?

Dans l’état actuel, où la probabilité d’une réforme électorale imminente n’est pas encou- rageante, se concentrer sur la construction du sentiment d’identité européenne des citoyens depuis la base peut être une étape possible pour atteindre leur autonomisation. Par consé- quent, leur sensibilisation accrue et leur impli- cation régulière dans divers formats participatifs ont le potentiel de construire une demande de changement depuis la base.

Certaines leçons importantes peuvent être tirées de l’expérience de la Conférence sur l’avenir de l’Europe (COFE). Au-delà des conclu- sions finales, qui pointent ambitieusement vers des réformes dans toutes les politiques et dimensions européennes (nécessitant souvent des changements de traités), le processus lui-même est peut-être le bénéfice le plus précieux pour les citoyens. Tandis que dans des pays comme l’Irlande ou la France les mécanismes démocratiques participatifs et délibératifs ont été demandés, facilités et mis en œuvre avec succès, dans les pays d’Europe centrale et orientale (PECO), ceux-ci sont rela- tivement rares, inconnus et, même si promul- gués, souvent pas mis en œuvre avec succès.

D’une part, le processus COFE a montré le manque de culture de participation dans les PECO. Cela a été vu parfois par l’approche des gouvernements nationaux, conduisant des activités pro forma et étouffant le poten- tiel pour une participation réelle. Dans d’autres cas, comme en Slovaquie, le gouvernement a procédé avec un engagement sérieux dans

« LA MISE EN PLACE DE CONSEILS DE JEUNESSE aux NIVEAUX DE L’UE, NATIONAL ET LOCAL, PEUT FOURNIR AUX JEUNES UNE VOIE PRÉCIEUSE POUR EXPRIMER LEURS IDÉES Eт CONTRIBUER AU DÉBAT PUBLIC.”

► construction d’une citoyenneté européenne, une communauté investie qui, étant donné les opportunités façonnées et réorientant les politiques européennes, peut véritablement contribuer à l’avenir de l’Union. Pour réaliser cet objectif, il est essentiel de reconnaître et d’adresser les obstacles à la participation et à l’engagement, en s’attaquant aux racines du problème et en favorisant une culture de par- ticipation active au sein de l’UE.

Cela implique non seulement de réviser et d’améliorer les mécanismes existants, mais également d’innover dans la manière dont nous envisageons la participation citoyenne et l’en- gagement politique. Il est crucial de rendre la politique de l’UE plus accessible et compré- hensible pour ses citoyens, en démolissant les barrières perçues de distance et de complexi- té qui séparent souvent les institutions de l’UE de ses citoyens.

L’éducation civique joue un rôle important dans ce contexte, en informant les citoyens non seulement sur leurs droits, mais aussi sur leurs responsabilités en tant que membres actifs de la communauté européenne. Les initiatives éducatives devraient mettre l’accent sur l’im- portance de la participation politique et sur la manière dont chaque citoyen peut contribuer à la démocratie européenne, que ce soit par le vote, la participation à des dialogues citoyens ou l’engagement dans des initiatives locales et européennes.

En outre, l’utilisation de la technologie et des plateformes numériques pour faciliter une participation plus large et plus inclusive peut jouer un rôle transformateur. L’expérience de la pandémie de Covid-19 a montré la capacité des sociétés à s’adapter à des formes de com- munication et de participation virtuelles, ou- vrant ainsi de nouvellesvoies pour l’engagement démocratique.

Enfin, il est impératif de rétablir la confiance dans les institutions de l’UE et dans le proces- sus démocratique européen. Cela nécessite une transparence accrue, une responsabilité et une communication efficace sur la manière dont les décisions sont prises et sur la manière dont les citoyens peuvent influencer ces déci- – sions. Renforcer la légitimité et la crédibilité des institutions de l’UE passe par l’implication active des citoyens dans le processus politique et décisionnel.

La construction d’une citoyenneté euro- péenne engagée et informée est un projet à S long terme qui nécessitera des efforts conti- nus et concertés de la part de toutes les par- ties prenantes, y compris les institutions de I’UE, les États membres, la société civile et, surtout, les citoyens eux-mêmes. C’est seule- ment par une participation active et éclairée que nous pouvons espérer construire une Union européenne plus forte, plus unie et plus démocratique pour les générations futures. La voie vers une Union européenne plus engagée et démocratique repose sur la capa- cité à transformer l’engagement civique de concept en action concrète. Cela signifie créer des opportunités tangibles pour que les ci- toyens jouent un rôle actif dans la formulation des politiques non seulement au niveau eu- ropéen, mais aussi au sein de leurs commu- nautés locales. La décentralisation de la participation démocratique pour mieux refléter et servir les besoins et préoccupations des citoyens à la base est essentielle pour renforcer le sentiment d’appartenance et l’identité européenne.

Une démarche essentielle dans ce proces- sus est d’encourager une culture de dialogue et d’échange continu entre les citoyens et les décideurs. Cela pourrait prendre la forme de forums publics réguliers, de consultations en ligne et d’assemblées citoyennes qui abordent des sujets d’importance européenne, nationale et locale. Ces espaces de dialogue doivent être inclusifs, permettant à tous les segments de la société de partager leurs perspectives et de contribuer à la prise de décision.

La collaboration entre les institutions de l’UE, les organisations de la société civile, les éducateurs et les médias est cruciale pour diffuser l’information de manière efficace, et pour combattre la désinformation qui peut saper la confiance et l’engagement. En four- nissant aux citoyens des informations fiables et accessibles sur l’UE, ses politiques et son impact sur leur vie quotidienne, on peut aug- menter leur capacité à participer de manière significative aux débats et aux décisions.

L’importance de la jeunesse dans ce pro- cessus ne peut être sous-estimée. En engageant activement les jeunes européens à travers l’éducation civique, les programmes d’échange et les plateformes de participation dédiées, on peut cultiver une génération future qui se sent non seulement concernée, mais aussi capable d’influencer le cours de l’Union européenne. La mise en place de conseils de jeunesse aux niveaux de l’UE, national et local, peut fournir aux jeunes une voie précieuse pour exprimer leurs idées et contribuer au débat public.

En fin de compte, la construction d’une citoyenneté européenne plus forte repose sur la reconnaissance et la valorisation de la gagée et démocratique repose sur la capa- cité à transformer l’engagement civique de concept en action concrète. Cela signifie créer des opportunités tangibles pour que les ci- toyens jouent un rôle actif dans la formulation des politiques non seulement au niveau eu- ropéen, mais aussi au sein de leurs commu- nautés locales. La décentralisation de la participation démocratique pour mieux reflé- ter et servir les besoins et préoccupations des citoyens à la base est essentielle pour renfor- cer le sentiment d’appartenance et l’identité européenne.

Une démarche essentielle dans ce proces- sus est d’encourager une culture de dialogue et d’échange continu entre les citoyens et les décideurs. Cela pourrait prendre la forme de forums publics réguliers, de consultations en ligne et d’assemblées citoyennes qui abordent des sujets d’importance européenne, nationale et locale. Ces espaces de dialogue doivent être inclusifs, permettant à tous les segments de la société de partager leurs perspectives et de contribuer à la prise de décision.

La collaboration entre les institutions de l’UE, les organisations de la société civile, les éducateurs et les médias est cruciale pour diffuser l’information de manière efficace, et pour combattre la désinformation qui peut saper la confiance et l’engagement. En four- nissant aux citoyens des informations fiables et accessibles sur l’UE, ses politiques et son impact sur leur vie quotidienne, on peut aug- menter leur capacité à participer de manière significative aux débats et aux décisions.

L’importance de la jeunesse dans ce pro- cessus ne peut être sous-estimée. En engageant activement les jeunes européens à travers l’éducation civique, les programmes d’échange et les plateformes de participation dédiées, on peut cultiver une génération future qui se sent non seulement concernée, mais aussi capable d’influencer le cours de l’Union européenne. La mise en place de conseils de jeunesse aux niveaux de l’UE, national et local, peut fournir aux jeunes une voie précieuse pour exprimer leurs idées et contribuer au débat public.

En fin de compte, la construction d’une citoyenneté européenne plus forte repose sur la reconnaissance et la valorisation de la diversité au sein de l’UE. Cela signifie recon- naître les différentes identités, cultures et langues comme une richesse qui apporte au projet européen, plutôt que comme des obs- tacles à l’unification. Célébrer cette diversité à travers des initiatives culturelles et éduca- tives peut aider à construire des ponts entre les citoyens des différents États membres, en renforçant le sentiment d’une identité euro- péenne commune.

L’engagement à long terme pour la ci- toyenneté européenne nécessite une vision audacieuse et un engagement renouvelé de toutes les parties prenantes. Alors que l’Union européenne continue d’évoluer, le besoin d’une participation citoyenne active et éclairée n’a jamais été aussi critique. Par une approche collaborative, inclusive et orientée vers l’avenir, nous pouvons non seulement répondre aux défis actuels, mais aussi poser les fondations d’une Union européene plus résiliente, démo- cratique et unie pour les années à venir.

CONFRONTATIONS EUROPE I LA REVUE #138

Sources:

Areitio Asier, 2023, https://www.iedonline.eu/download/2023/ european-democracy/2023_JED_Report_ASIER.pdf

Olivier Costa et autres, 2023, https://www.politica.eu/ wp-content/uploads/2023/09/19/Paper-EU-reform.pdf

Parlement européen, 2022, https://www.europarl.europa.eu/ legislative-train/theme-constitutional-affairs-afco/file-reform- of-the-electoral-law-of-the-european-union

Gatterman, K., 2019. «Le rôle des listes transnationales dans les élections du Parlement européen».

European Policy Alalyses », p. 5(2), 206-217,

Vladislava Gubalova et Kinga Brudzinska, 2021, https://www.globsec.org/sites/default/files/2021-01/CoFE- a-National-Model-for-Central-Europe.pdf

Vladislava Gubalova et Lukas Draveck, 2023, https://www.globsec.org/sites/default/files/2023-08/

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Sara Hobolt, 2020, The Brexit Vote: A Divided Nation, A Divided Continent, Journal of European Public Policy, p. 27(3), 442-457,

Luise Quaritsch, 2024, https://www.delorscentre.eu/fileadmin/

2_Research/1 About_our_research/2_Research_centres/

6 Jacques Delors Centre/Publications/20240201_Policy Brief_

EP Elections Luise Quaritsch.pdf

Christine Verger, 2022, https://institutdelors.eu/wp-content/

uploads/2022/06/PP279_Listes-transnationales_Verger EN pdf 

CONFRONTATION-EUROPE-138-210×297-WEB-54-59

SLOVAKIA – BUILDING EUROPEAN CITIZENSHIP: FROM ELECTORAL REFORM TO PARTICIPATION AND ENGAGEMENT

By Vladislava Gubalova, Senior Fellow, GLOBSEC Centre for Global Europe

    The 2024 European Parliament elections are here. Yet, even though proposals for electoral reform abound, these elections will be no different procedurally than the past ones. The sense of citizens’ agency will be just the same and bolstering of the EU’s democratic legitimacy will mostly only stay in words. Top- pled with the most likely scenario of far-right surge in the new European Parliament (EP), it is urgent to start acting in building European citizenship and work from the bottom up to avert future erosion of the Union’s legitimacy and further citizens’ disenchantment.

The electoral reform proposals

    There have been times of heightened discourse on the need for electoral reform at an EU level, providing for numerous suggestions (e.g., around Brexit, Emanuel Marcon’s Sorbonne speech) but rarely have led to concrete steps by the decision-makers.

    Ahead of the 2024 elections and with the Conference of the Future of Europe conclusions, in May 2022 the EP voted favorably to advance a new proposal for more comprehensive reforms in the European Electoral Act. The proposal included among others: the creation of transnational lists to elect twenty- eight additional MEPs (an EU-wide constituency), common minimum ages for candidates and voters, a common minimum electoral threshold (building up on the 2018 Council decision for larger national constituencies(1)) and establishing a quota to ensure gender equality.

    Benefits of reforming the current Euro- pean electoral process have been for long highlighted. These include the potential empowerment of citizens and actual bolstering of the overall democratic legitimacy of the Union, cultivating European identity and com- munity, and elevation of the legitimacy and accountability of the EU institutions. To the very least the introduction of small size trans- national list (28 seats out of 720 in 2024) can serve as useful experiment. However, no real advancement has been observed in the last 20 years. The Council did not move forward with the latest proposal.

The issue of constructing transnational lists is often related to the process of appointing the President of the European Commission. The idea of giving even more say to the citizens in choosing the Commission president through the Spitzenkandidaten(2) procedure seems reasonable. Yet, in the current system and observing the 2024 pre-EP election preparations by the European parties—the possibility is all but gone. Nevertheless, appointment

of the Commission president through a le- gally binding interinstitutional agreement between the Council and the EP would be highly beneficial for the transparency and the credibility of the President.

    In the context of surging far-right, anti- systemic and Eurosceptical parties ahead of the EP elections, there is the lingering feel of major missed opportunities in bolstering the sense of ownership and engagement by the European citizens, in making advanced towards a more unified European community and in strengthening the legitimacy of the Union, democratically and institutionally.

    Certainly, any reforms come with challenges. In the case of transnational lists, for example, these include non-exhaustively: the balance between all MS (small, mid-sized and large)(3), the harmonization of the election procedures, their implementation and financing, logistical difficulties of transnational campaigns, and challenges with voting preparations. Not to the least reforms require unanimity within the Council, the formal assent of the EP and the ratification of all national parliaments—a process that can take years.

(1) The Decision related to setting a minimum threshold of

entry (2-5%) in large constituencies/large member states (MS). It has not been ratified by all MS and therefore is not at disposal for the upcoming elections.

(2) The term Spitzenkandidaten has been not successful

in gathering support to the process itself and should be dropped from use.

(3) Even though the geographical balance proposed by

the EP rapporteur in the 2022 Proposal is more effectively respected than in the previous proposal, it remains a concern.

Same OLD, Same OLD…

    There is reassurance in the known. Having the EP elections as virtually twenty-seven separate national elections, with little involvement and engagement from the European parties locally makes it all too comfortable for the member states. So far EP elections, especially in the Central and Eastern European countries, have been focused almost exclusively on domestic issues.

    Yet, there is not much appetite to transform the EP elections campaigns as more European-minded, rather the preference lays in nationalizing the EP elections. National parties see an additional platform to present themselves to the local voters as a springboard for next national elections. Such outlook on the ‘use’ of the EP election for domestic gains, hardly leaves place for the possibility of trans- national lists introduction, which would necessitate also European-wide campaign with European issues on the agenda.

    Furthermore, many national parties make little effort to explain the transnational dimension of these elections. The absence of con- necting their campaigns to their European

party family, questions the transparency of the process and stifles awareness-raising and visibility of the European dimension of the Euro- pean elections.

    Similarly, European parties’ leadership, structures or their links to different national parties are practically unknown to the ordinary citizens. Such ‘Brussels is too far’ separation is a missed opportunity to engage voters in a meaningful and sustainable manner. With the possibility for much more Eurosceptic European Parliament to be elected this year, the mainstream parties seem disengaged and slow, still comfortable even if their positions will erode (seats loss).

What to do?

    In the current state, where the probability for forthcoming election reform is not encouraging, focusing on building citizens’ sense of European identity from below can be one possible step in achieving their empowerment. Consequentially, their heightened awareness and regular involvement in various participatory formats has the potential of building a demand for change from below.

    Some important lessons can be learned from the experience of the Conference on the Future of Europe (COFE). Beyond the final conclusions which ambitiously point out at reforms in all European policies and dimensions (often necessitating treaty changes), the process itself is perhaps the most valuable benefit for the citizens. While in countries like Ireland or France participatory and deliberative democratic mechanisms have been demanded, facilitated, and successfully implemented, in the countries of Central and Eastern Europe (CEE) these are relatively rare, unknown, and even if enacted often not implemented successfully.

    On the one hand, the COFE process exposed the lack of participation culture in the CEE. It was seen at times from the approach by the national governments, conducting pro forma activities and stifling the potential for actual participation. In other cases, as in Slovakia, the government proceeded with serious commitment to the exercise. For the most parts the effort was not immediately rewarded. The participation was mainly triggered by the usual suspects, gaping holes were exposed in lack of knowledge and interest of the population in deliberating European issues.

    On the other hand, through the exposure of some COFE activities an opportunity came about to learn what deliberative democracy might look like, to start on building a sustain- able culture of participation. Most CEE countries are celebrating this year 20 years since their accession into the EU. The societies have transformed significantly since their communist past. However, often there is lingering sense of that communist legacy in hesitation to be part of participatory actions, to speak up, to ask questions. Toppled with continued prioritization of daily socio-economic challenges in most debates related to European affairs, the participatory culture in the region is lower to in their Western European and Nordic counterparts. With new generations basing themselves in the digital space, where one click is enough to become a participant in a debate, CEE societies, given the right learning process, can accelerate in bolstering meaningful citizens engagement.

    The success of sustainable and regular citizens’ engagement depends on efforts from multitude of stakeholders from national and local authorities to civil society, local and European parties, and EU institutions. Some recommendations could be advanced for next steps.

    First, improvement of EU participatory instruments. Currently, there are many such tools (e.g., European Citizens’ Initiative (ECI), petitions to the EP, citizens’ dialogues, and public consultations). However, often only already committed entities or citizens with high awareness and expertise take advantage of the set participatory channels. These should become more visible through European-wide public campaigns and approachable through user friendly online platforms and accounting for different groups’ needs in in-situ formats.

    Furthermore, crucially the instruments need to conduct significant connections to actual decision-making. Without real follow up on the results of these activities the participation loses its meaning and fails to serve its purpose—engaging and empowering citizens (contributing to the overall democratic legitimacy of the Union). Therefore, rather than designing more and new tools strengthening the existing ones is a worth investment. For example, Citizens’ Panels, an element with high success during COFE, should be permanently institutionalized to become not only a regularly used mechanism but to have an integral contributing part to drafting, evaluating, and reorienting EU policies.

    Second, the European Parliament elections should be approached through a different paradigm. An initial step is to create a participatory element in debating the party platforms (European party citizens panels) and at national level some sort of primaries for the EP candidates. It carries the potential for bolstering linkages between citizens, national parties and European parties and increasing the commitment from citizens.

    Another step in the right direction would be launching election campaigns much earlier. When asked citizens often state that the European elections are secondary in importance for them. Instead of seeking solutions on how to entice voters, parties have resigned to such reality. Candidates are often revealed just couple months before with little to no awareness- raising until the very end. Such leisurely approach to campaigning not only prevents the building of engaged citizenship but also falls prey to disinformation and malign influence.

    Citizens of the European Union are concerned. It is time to invest in building European citizenship, a committed community that, given the shaped opportunities and redirecting European policies, can truly contribute to the future of the Union. To achieve this goal, it is essential to recognize and address the obstacles to participation and engagement, tackling the roots of the problem and fostering a culture of active participation within the EU.

    This entails not only revising and improving existing mechanisms but also innovating in how we conceive citizen participation and political engagement. It is crucial to make EU politics more accessible and understandable for its citizens, breaking down the perceived barriers of distance and complexity that often separate EU institutions from its citizens.

    Civic education plays a significant role in this context, informing citizens not only about their rights but also about their responsibilities as active members of the European community. Educational initiatives should emphasize the importance of political participation and how each citizen can contribute to European democracy, whether through voting, participating in citizen dialogues, or engaging in local and European initiatives.

    Furthermore, leveraging technology and digital platforms to facilitate broader and more inclusive participation can play a trans- formative role. The experience of the Covid-19 pandemic has shown societies’ capacity to adapt to virtual forms of communication and participation, thus opening new avenues for democratic engagement.

    Finally, it is imperative to restore trust in EU institutions and in the European democratic process. This requires increased transparency, accountability, and effective communication on how decisions are made and how citizens can influence those decisions. Strengthening the legitimacy and credibility of EU institutions involves the active involvement of citizens in the political and decision-making process.

    Building an engaged and informed Euro- pean citizenship is a long-term project that will require continuous and concerted efforts from all stakeholders, including EU institutions, member states, civil society, and most importantly, the citizens themselves. It is only through active and informed participation that we can hope to build a stronger, more united, and more democratic European Union for future generations.

    The path to a more engaged and democratic European Union lies in the ability to translate civic engagement from concept into concrete action. This means creating tangible opportunities for citizens to play an active role in policymaking not only at the European level but also within their local communities. Decentralizing democratic participation to better reflect and serve the needs and concerns of grassroots citizens is essential for strengthening the sense of belonging and European identity.

    An essential step in this process is to encourage a culture of dialogue and ongoing exchange between citizens and decision- makers. This could take the form of regular public forums, online consultations, and citizen

assemblies addressing European, national, and local issues of importance. These dialogue spaces must be inclusive, allowing all segments of society to share their perspectives and contribute to decision-making.

    Collaboration between EU institutions, civil society organizations, educators, and the media is crucial for effectively disseminating information and combating misinformation that can undermine trust and engagement. By providing citizens with reliable and accessible information about the EU, its policies, and its impact on their daily lives, we can increase their capacity to participate meaning- fully in debates and decisions.

    The importance of youth in this process cannot be underestimated. By actively engaging young Europeans through civic education, exchange programs, and dedicated participation platforms, we can cultivate a future generation that not only feels concerned but also capable of influencing the course of the European Union. Establishing youth councils at the EU, national, and local levels can provide young people with a valuable avenue to express their ideas and contribute to public debate.

    Ultimately, building a stronger European citizenship relies on recognizing and valuing diversity within the EU. This means acknowledging different identities, cultures, and languages as assets that enrich the European project rather than as obstacles to unity. Celebrating this diversity through cultural and educational initiatives can help build bridges between citizens of different member states, strengthening the sense of a common Euro- pean identity.

    Long-term commitment to European citizenship requires bold vision and renewed commitment from all stakeholders. As the European Union continues to evolve, the need for active and informed citizen participation has never been more critical. Through a collaborative, inclusive, and forward-looking approach, we can not only address current challenges but also lay the foundations for a more resilient, democratic, and united European Union for years to come. 

“… it is urgent to start acting in building European citizenship and work from the bottom up to avert future erosion of the union’s legitimacy and further citizens’ disenchantment.”

“Establishing youth councils at the EU, national, and local levels can provide young people with a valuable avenue to express their ideas and contribute to public debate.”

“The success of sustainable and regular citizens’

engagement depends on efforts from multitude of stakeholders from national and local authorities to civil society, local and European parties, and EU institutions.”

Sources:

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Verger, Ch. (2022) https://institutdelors.eu/wp-content/ uploads/2022/06/PP279_Listes-transnationales_Verger_EN.pdf

building-european-citizenship-from-electoral-reform-to-participation-and-engagement

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