Compte-rendu Université Libé : Le Grand oral des Européennes

Du 2 au 3 mai, Confrontations Europe était partenaire de l’Université Libé à la Sorbonne. Les principales têtes de listes françaises des élections européennes y ont été auditionnées et de multiples invités se sont exprimés lors de tables rondes.

Confrontations Europe était partenaire de la deuxième édition de l’Université Libé à la Sorbonne, avec la Fondation Jean Jaurès, Toute l’Europe, le Parlement européen, la Mutualité française, Vox Europe et Backseat. L’événement des 2 et 3 mai a permis d’auditionner cinq têtes de liste (PCF, LFI, les Ecologistes, PP/PS, LR) et le représentant d’une sixième liste (Renaissance). En effet, Valérie Hayer était en train de débattre avec le candidat d’extrême droite Jordan Bardella en parallèle sur BFMTV. Elle a été représentée par l’ancien ministre Clément Beaune.

Les candidats de gauche se sont tous exprimés contre la poursuite des négociations des accords commerciaux de l’Union européenne ainsi que de la règle des 3% de déficit maximum dans les budgets des Etats membres, malgré la flexibilité qui a récemment été votée. A l’opposé, François-Xavier Bellamy des Républicains et Clément Beaune de Renaissance se sont montrés en faveur de cette règle qui permettrait d’assurer le sérieux des pays européens dans la gestion de leurs comptes publics.

Léon Deffontaines, du PCF, Marie Toussaint, des Ecologistes, et Raphaël Glucksmann de Place publique ont tous défendu le Pacte Vert, Green deal. Le candidat Place publique s’est démarqué en assurant être fédéraliste pour que “l’Europe ait sa propre voix dans le monde, différente de la Chine ou des Etats-Unis”. Il a également promu l’initiative “Tax the rich”. Marie Toussaint, de son côté, a proposé le droit de véto social et la baisse de la TVA sur les produits sains. Manon Aubry a réagi à l’actualité au Proche-Orient en affirmant vouloir suspendre l’accord d’association avec Israël et imposer un embargo sur la vente d’armes à ce pays qui ne respecte pas le droit international à Gaza. De son côté, le porte-parole de la liste Renaissance a affirmé être opposé à la règle de l’unanimité au Conseil.

L’Université Libé a également été l’occasion de recevoir de nombreux invités prestigieux telle que la Première ministre d’Estonie Kaja Kallas. Celle-ci est en accord avec les mots d’Emmanuel Macron qui a affirmé dans son discours de la Sorbonne 2 que l’Europe était mortelle. Concernant la guerre d’invasion russe en Ukraine, elle a scandé que “nous devons nous assurer que c’est la dernière guerre coloniale en Europe”. Elle a souligné que les Russes n’étaient pas vraiment au courant des crimes commis en Ukraine en leur nom. “La raison pour laquelle il n’y a pas de guerre en Estonie est l’OTAN L’OTAN a été suffisante mais désormais, les alliés doivent dépenser 2% de leur PIB dans leur défense” a-t-elle précisé.

Lors d’une table-ronde, le sénateur Écologiste Yannick Jadot a critiqué les alliés du Rassemblement national en expliquant que “le migrant est le bouc émissaire facile. Cela évite de réfléchir et amène à des vérités alternatives. Giorgia Meloni et Viktor Orban diagnostiquent des faits qui sont faux. Ils remettent en cause les contre-pouvoirs et sont climatosceptiques”. Chloé Ridel, porte-parole du Parti socialiste et candidate abonde en ce sens : “Il est possible pour la première fois que le Parlement européen soit dirigé par une coalition de droite et d’extrême droite. Celle-ci, après avoir voulu l’anéantir, utilise la technique du Cheval de Troyes”. Le ministre délégué chargé de l’Europe, Jean Noël Barrot, a lui aussi alerté contre l’extrême droite : “Si vous laissez les partis extrémistes au pouvoir en Europe, vous coupez de fil avec les fondateurs de l’Union européenne. Ce serait l’entraîner à sa perte”.

L’ancienne ministre chargée de l’Europe, Laurence Boone, s’est montrée critique envers l’action des Etats membres de l’Union : “On délivre l’aide à l’Ukraine au compte-goutte. On n’a pas encore pris la mesure du caractère belliqueux de Vladimir Poutine (…) Il faut se préparer à la guerre hybride, au cyber attaques. On en a beaucoup parlé mais pas beaucoup agi. Si on veut faire des choses en commun, il faut s’en donner les moyens. Le budget européen n’est que de 1% du PIB. Ce n’est pas assez. Il faut arrêter de se regarder comme un nain”. La candidate Place publique Aurore Lalucq a, quant à elle, alerté contre les dangers de l’ingérence étrangère et le cyberharcèlement dont elle a été victime alors qu’elle a entamé les démarches pour légiférer sur les cryptomonnaies. “Raphaël Glucksmann est l’objet d’une campagne de désinformation de la Chine. J’espère qu’Emmanuel Macron en parlera à Xi Jinping lors de sa venue à Paris”, a-t-elle ajouté.

Lors de la table-ronde de clôture, Paul Magnette, président du PS belge, et Clément Beaune ont débattu sur le thème des élargissements. Les deux hommes politiques se sont accordés sur le fait que l’Union européenne n’était pas qu’un marché, qu’un tiroir-caisse et que pour y entrer, il fallait respecter ses valeurs. L’élu belge est en faveur d’une réforme des traités avant tout élargissement.

En amont de ces rencontres, Confrontations Europe avait reçu des étudiants de la Sorbonne pour des ateliers thématiques sur l’Europe de l’énergie, de la santé et la démocratie. Cette journée de travail a abouti à des propositions qui ont été présentées au public de la Fête de l’Europe sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris du 4 mai.

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