Carole ULMER
Directrice des études, Confrontations Europe
Sur une suggestion informelle de Mario Draghi, l’idée d’une « capacité budgétaire pour la zone euro » a trouvé son chemin dans les conclusions du Conseil d’octobre 2012 et dans le rapport des 4 Présidents de l’Union de décembre 2012. Mais depuis, la discussion politique semble avoir calé et l’espoir est mince de voir le sujet véritablement connaître une avancée majeure lors du Conseil de Juin. Décryptage de cette idée innovante, grâce à une réunion d’experts1 du Groupe Budget de Confrontations Europe.
A l’été 2012, il apparut clairement que les efforts pour résoudre la crise resteraient vains si l’on ne s’attaquait pas aux failles de l’architecture même de la zone euro. A l’aune de la crise, la politique macroéconomique au niveau européen est apparue comme lacunaire : est-ce que la somme des dettes des Etats de la zone peut se substituer à une vraie gouvernance budgétaire ? La polarisation des activités industrielles et les divergences en termes de dettes publiques ont fait apparaître le caractère bancal de l’UEM, à savoir une Union monétaire sans réelle Union budgétaire. La crise semble pousser au franchissement d’un cap : la création de cette dernière. La bataille hier faisait rage entre promoteurs d’une union budgétaire totale, et défenseurs d’une souveraineté budgétaire nationale complète. Maintenant, une troisième voie, arbitrant mutualisations et stabilisation nécessaire se fait jour, combinant le besoin d’une intégration budgétaire horizontale (coordination des politiques nationales) et verticale (outils budgétaires communs).