Policy paper de Confrontations Europe soutenant la construction d’une Europe de la santé en vue de la Présidence française du Conseil de l’Union.
La pandémie de la Covid-19 et la crise socioéconomique qu’elle entraine appellent une réorientation profonde des priorités de l’UE vers la construction de son autonomie stratégique dans le secteur de la santé.
Elle passera nécessairement par le financement et le développement de son tissu industriel dont le potentiel de création d’emplois à haute valeur ajoutée reste significatif, par l’harmonisation de son accès au marché unique au-delà du simple cadre règlementaire, mais aussi par la mise en œuvre de politiques d’amélioration, de résilience et d’harmonisation de l’offre de soins, à travers une mise en commun des technologies, des données et des pratiques médicales.
Malgré les fortes critiques sur l’absence d’harmonisation des réponses sanitaires nationales, ou la mise en œuvre de la stratégie vaccinale, l’UE s’est dotée ces derniers mois d’une nouvelle approche commune en matière de santé. Faut-il rappeler que dans ce domaine, l’Union n’a qu’une compétence d’appui (cf. article 156 du TFUE), les politiques de santé restant jusqu’ici pilotées et mises en œuvre au niveau national. Néanmoins, cette crise a démontré l’impérieuse nécessité d’une plus grande intégration des politiques de santé au niveau européen, afin de dépasser les souverainetés nationales et permettre une réponse commune face aux chocs sanitaires qui frappent collectivement les Vingt-Sept. Cette intégration permettra d’améliorer l’efficacité des réponses européennes face aux crises, mais également constituer une incarnation du « vivre ensemble européen ». Son impact devra être dirigé d’une part vers le développement et l’innovation médicale, dans une continuité entre recherche académique, entreprenariat et industrie ; et d’autre part dans la mise en valeur des professionnels de santé, notamment en leur donnant les moyens nécessaires à l’amélioration de leur pratique des soins, au bénéfice de l’ensemble de notre société.
Durant sa présidence qui interviendra au cœur des mandats de la Commission et du Parlement européen (2019-2024), la France, forte de son triptyque « relance, puissance, appartenance », aura un rôle moteur à jouer dans la construction d’une Europe de la santé. Elle aura la possibilité de proposer des idées audacieuses afin d’innover dans tous les compartiments de ce qui définit l’Europe de la santé : développement technologique et industriel, amélioration des pratiques médicales et facilitation de l’accès aux soins.