Dans son épisode n°35 d’Échos d’Europe, Michel Derdevet met en lumière un article d’Andrew Watt, directeur de l’ETUI (European Trade Union Institute), publié dans la revue de Confrontations Europe, intitulé « Négociations collectives : et si l’Europe croyait en son modèle ? ». Inspiré par le rapport Draghi, l’auteur plaide pour une relance du modèle social européen fondé sur des salaires équitables et la négociation collective.
Michel Derdevet alerte sur la nécessité d’une croissance accrue de la productivité en Europe, condition indispensable pour faire face au vieillissement démographique, aux tensions géopolitiques et aux défis économiques. Cette croissance doit être durable et compatible avec les enjeux écologiques et fiscaux.
Il souligne également que la négociation collective sectorielle peut stimuler la productivité en empêchant une concurrence par les bas salaires et en poussant les entreprises à innover. Pourtant, ce levier est fragilisé, alors même que la directive européenne sur les salaires minimums, adoptée en 2022, est aujourd’hui contestée juridiquement.
Un recul de la négociation collective risquerait de freiner l’innovation, d’accroître les inégalités et de nourrir la défiance sociale. Pour préserver cohésion et compétitivité, l’Europe doit réaffirmer sa foi en son modèle social.