Marcel GRIGNARD
Président de Confrontations Europe
Notre plan de travail 2019 répond à l’ambition de progresser vers une Europe politique à même de relever les défis majeurs auxquels les Européens sont confrontés :
- Parvenir à un développement conciliant économie compétitive, cohésion sociale, préservation de l’environnement et du climat…
- Relever le défi démocratique par une reconnaissance accrue de la société civile redonnant vigueur à la démocratie représentative en perte de légitimité.
- Assurer la place de l’Europe dans le monde tant en matière d’échanges, de sécurité, que de relations de voisinage.
Mais avancer à 28 est compliqué, des coopérations renforcées doivent permettre de respecter la diversité et de sortir des blocages ou des demi-mesures. Partant des points de vue des acteurs économiques, sociaux, territoriaux pour contribuer dans le cadre d’une démarche montante à des propositions à des propositions auprès des institutions européennes, nous structurons nos travaux autour de trois axes :
LES ENJEUX TRANSVERSES
Notre premier chantier s’inscrit dans l’objectif de réduction des concurrences fiscales alors que les plateformes réinterrogent l’ensemble de nos systèmes fiscaux. Le second chantier est consacré aux politiques d’échanges : alors que la panne du multilatéralisme pousse l’Europe à développer des accords d’échanges bilatéraux, ceux-ci doivent permettre une plus grande « civilisation » de la mondialisation.
Nous tirerons les enseignements des « consultations citoyennes » de 2018 (trop nationales, trop centrées sur les pro-Européens) pour aller vers des modes de participation des Européens et de structuration de la société civile dans le prochain mandat des institutions.
L’accueil des migrants, les politiques d’asile, la relation avec les pays d’origine divisent les Européens. Nous rechercherons les voies de coopération possible avec les pays de première entrée et nous nous interrogerons sur l’impact de la politique migratoire européenne avec les pays de transit et d’origine des migrants.
LES ENJEUX SECTORIELS
Le financement de l’économie et en particulier un cadre favorable aux investissements de long terme est un de nos fils conducteurs. Nous analyserons la suite à donner au Plan Juncker afin qu’il soit au service d’une politique d’investissements transnationaux et des secteurs industriels-clés du futur. Définir les conditions d’une masse critique des marchés des capitaux, alors que la principale place financière pourrait sortir de l’Union, promouvoir une architecture de supervision permettant de concilier stabilité financière et développement seront nos axes de recherche.
Nous poursuivrons notre action pour parvenir à un meilleur fonctionnement du système ETS, incluant un prix plancher du CO2 sans l’isoler ni de la question plus large de la fiscalité, ni de celle de la précarité énergétique. Une politique industrielle devrait permettre à l’Europe de développer des filières d’avenir dans le secteur de l’énergie, notamment pour la production de batteries, tout en accompagnant les transitions industrielles et sociales.
A un moment où les questions de défense prennent une place de plus en plus importante dans l’agenda européen, nous mènerons plusieurs actions : participation à l’organisation de la seconde édition des Entretiens de la Défense Européenne, le 16 mai prochain, consacrée à la question de l’armée européenne ; programme de sensibilisation à destination des candidats et nouveaux élus au Parlement européen ; défrichage des enjeux de restructuration des bases industrielles nationales.
Enfin, concernant les enjeux numériques, au cours du second semestre, nous déclinerons l’ambition d’une autonomie européenne dans ce domaine.
Ces approches sectorielles viendront nourrir nos travaux sur la nécessaire définition de stratégies industrielles partagées en Europe.
LES ACTEURS
Qu’il s’agisse des entreprises, des territoires, leur rôle est indissociable de la refondation des politiques européennes et du défi démocratique. L’implication des acteurs est un facteur clé de la pertinence des politiques européennes. La formation, l’élévation des compétences qui est un de nos axes de travail l’illustre parfaitement. Même chose concernant l’accompagnement des transitions que nous aborderons en traitant de la décarbonation de la production d’énergie. Dans le prolongement de nos travaux de 2018, nous finaliserons nos propositions pour la cohésion.
Nous poursuivons notre travail avec les jeunes apprentis en Europe : les dispositifs de formation et d’intégration, leurs regards sur les migrations… à travers une série de séminaires dans plusieurs pays européens qui trouveront leurs conclusions dans une conférence à Paris.
Faire converger, en Europe, une vision partagée d’« entreprises durables » demeure un de nos objectifs que nous situons désormais dans une ambition plus large : progresser vers « un capitalisme européen » dans lequel l’Europe doit affirmer sa vision au regard de sa culture et son histoire dans un contexte international difficile où s’imposent d’autres conceptions (US, Asiatiques…) et que les entreprises européennes sont menacées par des règles d’extraterritorialité, des formes de concurrences inéquitables (colloque de juin qui suivra l’Assemblée générale de l’association).