Par Olivier Marty
L’élection présidentielle se tiendra le 24 Janvier 2022 en Italie. À cette occasion Olivier Marty, enseignant en économie européenne à Sciences Po et à l’Université de Paris, propose pour Confrontations Europe son analyse sur les ambitions présidentielles de Mario Draghi, actuel premier ministre.
Le contexte était presque trop beau pour être durable : la perspective de la tenue d’une élection présidentielle en Italie, à partir du 24 janvier prochain, rapproche le pays d’une zone de turbulences politiques que les observateurs étrangers ont trop souvent vu planer au-dessus de la péninsule. Cette situation est provoquée par le refus, jusqu’ici catégorique, du président en exercice, Sergio Mattarella, de prolonger son mandat (qui arrive à échéance le 3 février prochain) d’un an ou deux et par la tentation concomitante de l’actuel premier ministre, Mario Draghi, de prétendre à ce poste, ainsi qu’il a laissé entendre en des termes ambigus lors de sa dernière conférence de presse de 2021. Un tel scenario pourrait paraitre dans l’ordre légitime des choses pour les deux protagonistes, mais il intervient toutefois à un moment délicat, puisque l’Italie entreprend des réformes d’ampleur dans le cadre du plan de relance européen « NextGenerationEU ». Dès lors, on peut se demander si le passage de l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) du Palais Chigi à celui du Quirinal serait opportun.