Lorène WEBER
Chargée de mission, Finance et Jeunes, Bureau de Bruxelles
Le Portugal est un pays particulièrement intéressant lorsqu’on veut comprendre comment l’Union européenne s’implique dans les Etats membres. Dans le cas du Portugal, le secteur maritime occupe une place centrale, et c’est effectivement dans ce secteur-clé pour le pays que l’action de l’UE se concentre. Et c’est ce dont nous allons parler aujourd’hui.
Le Portugal dispose de 1214 kilomètres de côtes, et l’économie de la mer au Portugal représente près de 5 milliards d’euros annuels. Les trois piliers de cette économie de la mer sont la pêche, le tourisme maritime et l’industrie portuaire et des services maritimes. Le pays attache également une importance particulière à la recherche maritime : la ville de Lisbonne héberge notamment le Centre européen pour l’information sur les sciences et technologies marines, qui est une organisation indépendante.
Il n’est donc pas surprenant qu’une part importante des fonds européens destinés au Portugal concerne ce secteur-clé pour l’économie du pays. Pour la période 2014-2020, l’Union européenne a ainsi adopté un programme d’investissement de 506 millions d’euros dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture au Portugal, dont 392 millions d’euros de fonds européens provenant du Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche, le FEAMP.
Quelles activités les fonds européens financent-ils au Portugal ?
Le FEAMP a un triple objectif : économique, social et environnemental. Il s’agit de diversifier les activités économiques et de créer des emplois dans les régions côtières, tout en aidant les pêcheurs à adopter des pratiques de pêche durables et à améliorer la qualité de vie le long du littoral européen. J’ajoute que l’Agence européenne pour la sécurité maritime, qui s’occupe notamment de la prévention de la pollution marine, se trouve à Lisbonne. Aujourd’hui, le développement et le financement d’activités économiques s’accompagne très souvent de considérations environnementales, et cela est particulièrement vrai pour le secteur de la mer. Pour obtenir des fonds au titre du FEAMP, la prise en compte de la dimension environnementale est indispensable.
Le programme d’investissements de l’UE au Portugal est ainsi destiné aux activités de l’industrie de la pêche, de l’aquaculture et aux projets maritimes qui sont à la fois économiquement et environnementalement viables et durables. Compétitivité et soutenabilité, innovation et protection de la mer, industrie de la pêche et préservation de la biodiversité marine, activités portuaires et lutte contre la pollution marine, vont ainsi de pair.
La rénovation des ports fait également partie des projets financés par l’Union européenne, à la fois pour appuyer le développement économique de ces ports, mais également pour avoir des infrastructures plus respectueuses de l’environnement. La ville côtière d’Aveiro a notamment bénéficié de tels programmes.
Le Portugal accueillera bientôt les Journées maritimes européennes. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Les Journées maritimes européennes auront effectivement lieu cette année à Lisbonne, les 16 et 17 mai prochains. Elles réuniront des acteurs publics et institutionnels, des professionnels, des entrepreneurs et des experts du secteur maritime, et se concentreront sur l’entrepreneuriat, la recherche, l’innovation et l’investissement dans ce qu’on appelle « l’économie bleue », c’est-à-dire l’économie de la mer. Il ne s’agira cependant pas que de discuter du développement d’activités économiques : la protection de la biodiversité, la lutte contre la pollution, la décarbonisation des océans, les effets du changement climatique sur l’environnement maritime ou encore la nécessité de développer un tourisme maritime durable, occupent une place importante du programme.