Confrontations Europe
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C’est avec grand plaisir que j’ouvre cette journée des Entretiens Economiques Européens (EEE) 2014, consacrés à la « Valorisation de l’investissement humain : formation, mobilité, emploi en Europe ». Les participants de ces EEE représentent plus de 20 nationalités différentes : Européens, ils sont Allemands, Anglais, Belges, Danois, Espagnols, Finlandais, Français, Grecs, Italiens, Néerlandais, Polonais, Portugais, Slovaques, Suédois, Turcs, mais aussi non Européens, Américains, Camerounais, Congolais, Comoriens, Ivoiriens, Kenyans. Ce large public cosmopolite est bien à l’image de l’esprit d’ouverture qu’a Confrontations Europe sur le monde.
Je tenais aussi à remercier le Comité économique et social européen de nous accueillir dans cette belle salle et pour l’interprétariat en français, anglais et italien.
Nos partenaires émanent de la société civile au sens large : entreprises, syndicats, représentants d’institutions européennes, nationales, régionales de 6 pays : Allemagne, Belgique, France, Italie, Pologne, Suède. Tous nos partenaires ont contribué aux travaux préparatoires de ces Entretiens Economiques Européens, qui ont fait l’objet de 8 séminaires européens depuis avril 2013 à Paris et à Bruxelles, mais aussi de publications et notamment de deux rubriques de la Revue de Confrontations Europe publiée à 30.000 exemplaires. Les tables-rondes de la conférence d’aujourd’hui font par ailleurs une large place aux femmes : nous accueillons effectivement 10 intervenantes sur 25 au total.
Nos EEE sont organisés en plein Conseil européen, consacré au semestre européen, à la compétitivité industrielle, à l’énergie, à UE-Afrique : sujets importants à l’évidence, et en plein Sommet social tripartite. Nous n’entendons pas faire « un contre-sommet de la société civile européenne», mais visons à faire monter au niveau politique des sujets d’intérêt européen qui ne sont pas au sommet de l’agenda: l’investissement dans les hommes et les femmes, l’importance de la formation et de l’emploi en Europe pour faire monter en qualification toute la population active et relever ensemble les défis des mutations et des restructurations.
Nous sommes en pleine campagne pour les élections européennes… Et elle s’annonce morose. La première préoccupation des citoyens européens : c’est l’emploi, des emplois de qualité, pour tous. Or, on entend nos responsables politiques nous dire que la croissance n’est pas assez forte pour créer des emplois, qu’il faut attendre que la croissance revienne…mais ce faisant, on oublie que la croissance c’est les hommes et les femmes. Elle se construit : l’emploi n’est pas un résidu spontané d’équations macroéconomiques qui nous dépassent. Ces sujets ne sont pas compris par les politiques. D’où l’importance de prises de parole des acteurs économiques et sociaux, qui doivent ensuite se traduire dans un agenda politique européen.
On ne peut pas dire que la Commission européenne a ignoré complètement ces sujets. Avec sa stratégie de Lisbonne d’abord, peut-être trop centrée sur les perspectives d’excellence et de société de la connaissance, puis d’UE2020 abordée davantage sous l’angle compétences.
Nous ne pourrons pas convaincre si l’Europe n’est pas perçue comme s’adressant au plus grand nombre.
Ces problèmes de compétences, de formation pour la compétitivité, d’accompagnement des mobilités professionnelles et/ou géographiques, d’anticipation et de gestion des mutations existent dans chaque nation, ce sont des problèmes que nous avons en commun, que nous avons intérêt à traiter ensemble et en mutualisant des ressources, en période de financements publics contraints.
Nous pouvons exploiter les complémentarités entre pays, mais « en solidarité active » afin que tout le monde s’y retrouve. Par exemple, l’Allemagne et l’Espagne peuvent parfaitement signer un accord pour que les jeunes Espagnols aillent travailler et se former en Allemagne quand ils ne trouvent pas de travail en Espagne. Encore faudrait-il que les pays les plus puissants, qui ont raison de demander de réformer des systèmes de formation inadaptés, soient capables aussi de faire preuve de solidarité : non en transférant de l’argent dans une hypothétique « union de transfert », mais en co-investissant dans l’industrie et les services dans les pays qui justement doivent regagner en compétitivité. C’est ce que nous appelons les « solidarités actives humaines et productives », les politiques industrielles fondées sur les coopérations.
Notre journée sera structurée en 4 temps forts.
– D’abord, avec un peu de prospective, on part des défis à relever, des mutations (démographiques, numériques, environnementales, dans les industries et les services, sur les territoires), mais aussi des restructurations –pour ne pas contourner les sujets difficiles.
– ensuite, 2e temps fort de la matinée : on se centrera sur le développement des compétences et de la formation pour la compétitivité en Europe. Comment fait-on pour valoriser les capacités humaines, les tourner vers l’innovation, les ouvrir vers l’Europe, le monde, leur permettre de déployer leur potentiel humain, libérer les initiatives, la créativité, dans les entreprises … et relever des défis très concrets d’inadéquation des compétences, de réformes de nos systèmes de formation dans de nombreux pays.
– 3e temps axé sur la modernisation des marchés du travail en Europe et les mobilités professionnelles et géographiques des jeunes et des travailleurs. Voulons-nous une civilisation refondée sur le travail comme épanouissement de l’homme, qui s’inscrit dans des projets collectifs ? Cela pose la question du type d’incitations et d’infrastructures pour accompagner les transitions humaines et professionnelles en Europe.
– 4e et dernier temps avant les conclusions de Marcel Grignard : comment mobiliser les financements publics et privés, mutualiser pour la formation, la mobilité, l’emploi en Europe ?
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