Tribune publiée dans La Croix par Michel Derdevet, Président de Confrontations Europe et Stefan Seidendorf, Directeur adjoint de l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg.
Pour les auteurs de cette tribune, malgré les différends entre la France et l’Allemagne sur les sujets d’approvisionnement énergétique et de politique industrielle, les deux pays ont tout intérêt à développer des « logiques intergouvernementales », dont tout le continent bénéficierait.
Alors que l’Union européenne est face à une révolution de son modèle énergétique et géopolitique, le couple franco-allemand doit dépasser ses différends immédiats et esquisser, pour l’Europe, un horizon politique à long terme.
À trois mois des célébrations des 60 ans du traité de l’Élysée, à la fois symbole de la réconciliation et cadre politique de la coopération franco-allemande, les motifs de grief et d’incompréhension semblent nombreux des deux côtés du Rhin. Les tensions se sont notamment fixées ces dernières semaines sur les enjeux liés à la crise énergétique et à la politique européenne de défense. Elles se sont incarnées dans une première historique et à forte intensité politique : le report à la mi-janvier 2023 du Conseil des ministres franco-allemands initialement prévu le 26 octobre. Il est temps, nous semble-t-il, d’apaiser ces oppositions entre nos deux pays, et de les subsumer comme intégrant d’abord et avant tout des enjeux européens majeurs.