Auteur : Lorène Weber
Chargée de Mission Finance et Jeunes
Bureau de Bruxelles de Confrontations Europe
Chaque jeudi matin, Confrontations Europe intervient sur les ondes d’Euradio pour un édito consacré à l’actualité européenne.
Aujourd’hui, pour la troisième fois en quatre ans, les électeurs britanniques iront aux urnes pour élire leurs 650 représentants à la Chambre des Communes, le Parlement britannique. Normalement organisées tous les cinq ans, les élections d’aujourd’hui ont été convoquées de façon anticipée par le Premier ministre Boris Johnson.
Euradio : Les élections législatives au Royaume-Uni ont-elles été convoquées de façon anticipée à cause de l’actualité du Brexit ?
Effectivement, et ce n’est pas la première fois que les élections législatives au Royaume-Uni ont un lien avec l’appartenance du pays à l’Union européenne : en fait, ça fait quatre ans que c’est le cas. Remontons un peu en arrière.
Lors de la campagne des élections législatives de mai 2015, la promesse de campagne du Premier ministre David Cameron avait été de négocier de nouvelles relations entre le Royaume-Uni et l’UE et de convoquer un référendum sur l’appartenance du pays à l’UE. Suite à la victoire des Conservateurs, David Cameron a tenu sa promesse, le référendum sur le Brexit a eu lieu en juin 2016, et on en connaît aujourd’hui le résultat et les conséquences depuis plus de trois ans.
En juin 2017, des élections législatives avaient également été convoquées de manière anticipée par la Première ministre Theresa May, pour consolider sa position pendant les négociations avec l’Union européenne. Mais à l’issue de ces élections, le Parti conservateur a perdu sa majorité absolue.
Et aujourd’hui, vous l’avez dit, ces élections législatives ont également été convoquées de manière anticipée par le Premier ministre Boris Johnson, qui espère donner aux Conservateurs une majorité solide pour réaliser le Brexit qu’ils souhaitent.
On voit bien que depuis quatre ans, les élections au Royaume-Uni ne sont pas qu’une affaire interne, elles sont corrélées à l’appartenance du pays à l’UE et à la réalisation du Brexit.
Euradio : Justement, quelles conséquences l’issue de ces élections peut-elle avoir sur le Brexit ?
Les sondages donnent les Conservateurs menés par Boris Johnson en tête. La question est de savoir s’ils seront élus avec ou sans majorité au Parlement. S’ils sont élus avec une majorité, alors le Brexit devrait bel et bien avoir lieu le 31 janvier 2020. La période de transition débutera alors pour se terminer le 31 décembre 2020. Il s’agira alors de construire la relation future du Royaume-Uni avec l’UE et un accord commercial entre les deux parties d’ici la fin de cette période de transition.
Dans le cas d’un Parlement sans majorité, c’est plus compliqué. Les Travaillistes, les Libéraux Démocrates et le SNP (le parti indépendantiste écossais) s’allieront-ils pour former un gouvernement de coalition ? Si c’est le cas et que cette coalition Labour / Lib Dem / SNP est majoritaire, Jeremy Corbyn pourra demander à l’UE une nouvelle extension du Brexit pour renégocier l’accord de sortie, voire organiser un nouveau référendum. Ajoutez à cela que le SNP pourra demander le droit d’organiser un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse en échange de son soutien au gouvernement.
Quant à vous dire le scénario le plus probable, ces trois dernières années nous ont appris que, quand il s’agit du Brexit, mieux vaut ne pas trop s’avancer.
Réécoutez cet édito sur le site d’Euradio : https://euradio.fr/2019/12/12/elections-legislatives-au-royaume-uni-ledito-de-confrontations-europe/