Confrontations Europe organisait, le 7 avril 2021, un débat sur la thématique suivante « Covid-19 : quelles perspectives pour l’emploi en Europe ? », en partenariat avec la Maison de l’Europe de Paris.
Confrontations Europe organisait, le 7 avril 2021, un débat « Crise de la Covid-19, quelles perspectives pour l’emploi en Europe ? » en partenariat avec la Maison de l’Europe de Paris.
Ce débat était le deuxième volet d’un cycle de trois conférences organisées par Confrontations Europe et La Maison de l’Europe de Paris. Le 3 mars, le premier échange portait sur « La construction d’une Union européenne de la santé » ; une synthèse et un replay de cette conférence sont disponibles sur le site de Confrontations Europe. Le 5 mai, nous débattrons sur « Les conséquences de la pandémie sur les libertés publiques en Europe », notamment en présence Didier Reynders, Commissaire européen à la Justice.
L’événement du 7 avril réunissait les panélistes suivant : Nicolas Bouzou, économiste et essayiste, directeur du cabinet de conseil Asterès et co-fondateur du Cercle de Belém ; Sylvie Brunet, députée européenne, Vice-Présidente du groupe Renew Europe, membre de la Commission EMPL ; Marie-Claire Cailletaud, conseillère « vie économique et dialogue social », CESE ; Pierre Gattaz, Président de Business Europe ; Jean-Claude Mailly, senior advisor d’Alexio, Secrétaire général de Force ouvrière de 2004 à 2018 et Jean-Christophe Sciberras, Coordinateur de Global Deal. Un replay de l’intégralité des échanges est disponible sur la plateforme YouTube de Confrontations Europe.
Depuis le début de la pandémie, l’Union Européenne a enregistré plus de 2 millions de demandeurs d’emplois supplémentaires pour atteindre un taux de chômage de 7,5% en septembre 2020. Le taux de chômage est inégalement réparti au sein du marché unique : il atteint 16.9 % en Grèce, 16,4 % en Espagne et 9% en France. Cette augmentation massive du chômage touche principalement les 18-35 ans, les femmes et les moins diplômés, venant ainsi renforcer les inégalités sociales en Europe.
Cette conférence a été l’occasion pour les panélistes de dresser un état des lieux de la crise, ainsi que des réponses apportées par l’Union européenne et les gouvernements nationaux. D’un avis unanime, la nature exceptionnelle de la crise a appelé, à juste titre, des mesures d’urgence hors norme. Les « amortisseurs sociaux », notamment les aides directes aux entreprises ou encore le soutien au chômage partiel (programme SURE) ont permis d’éviter les faillites ainsi que les pertes d’emplois et de compétences définitives. Toutefois, l’économie et le virus ne peuvent faire maison commune ; la priorité absolue doit donc être la vaccination massive de la population européenne, pour permettre la relance de l’économie en Europe.
Le modèle américain, incarné par une autorité sanitaire centralisée, une culture économique du risque et un plan d’investissement exceptionnel de 1900 milliards de dollars, permet aux Etats-Unis de retrouver le chemin de la croissance. De l’autre côté de l’Atlantique, en plus des amortisseurs économiques activés au sein des Etats membres (chômage partiel, prêts garantis par l’Etat), l’Union s’est doté d’un plan de relance exceptionnel de 750 milliards d’euro, qu’il reste à ratifier et surtout à mettre en œuvre.
De plus, cette crise sanitaire intervient dans un contexte de mutation globale de l’économie et du travail (numérique, robotique, énergétique, biotechnologique), déjà structurante pour l’agenda européen. La pandémie a agi comme un accélérateur des transitions environnementales, numériques et industrielles à l’oeuvre au sein du marché unique.
Ce plan de relance peut être ainsi une opportunité d’investir massivement dans des secteurs stratégiques de l’économie européenne et de favoriser ainsi la montée en compétence des actifs (I) tout en continuant plus globalement à accélérer le dialogue et les actions communes entre les partenaires sociaux (II).