Le 24 juin 2021, le Parlement européen a voté en faveur d’une résolution appelant les États membres à garantir l’accès à l’avortement, à la contraception et à l’éducation sexuelle. Cette résolution a provoqué une forte opposition des « mouvements anti-genre » en Europe, notamment en Europe orientale, en Italie ou à Malte.
La résolution, portée par l’eurodéputé socialiste croate Predrag Matić, est intervenue à un moment où certains États membres disposent encore de lois très restrictives interdisant l’avortement, sauf dans des circonstances strictement définies. Ainsi le clivage « progressiste-conservateur » est-il apparu pertinent lors de ce vote : au niveau partidaire d’abord, la résolution a pu être votée grâce à l’alliance progressiste de The Left à Renew. Cette solidarité politique est relativisée par la variable géographique. Les députés des pays d’Europe centrale et orientale s’y sont en moyenne davantage opposés que les autres.
Le groupe S&D, bien qu’orienté à gauche et en faveur de l’égalité des genres, est composé de partis nationaux qui ont des positions contrastées sur certaines questions. Les S&D de l’île de Malte, où l’Église catholique est puissante, ont voté contre le texte et en opposition à leur groupe politique, de même les députés roumains, du fait peut-être de l’influence de l’église orthodoxe en Roumanie.
Le vote des députés ID contre cette résolution illustre la profonde division au sein du Parlement européen sur les questions liées aux droits sexuels et génésiques. Pour le groupe ID, il s’agit de défendre une vision de l’Europe qui respecte les traditions et la souveraineté des nations.
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