Et maintenant ? Tribune suite au Brexit

Marcel GRIGNARD

Président de Confrontations Europe

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Nous souhaitions que les Britanniques restent dans l’Union européenne mais respectons leur choix. Le Brexit affaiblit un peu plus une Union menacée par les crises à répétition mais les partisans d’une refondation, dont nous faisons partie, sont nombreux. Le besoin de réconcilier l’Europe et les citoyens, de répondre aux enjeux de sécurité, des migrations, de la croissance économique sont une priorité mais le contenu des politiques et la manière de refonder le processus européen ne font consensus ni au niveau national ni entre les États membres. Le débat est mal posé alors que les citoyens devraient pouvoir s’exprimer et dire : « voilà ce que nous voulons faire ensemble et pourquoi et comment ». Ce qui, au passage, n’a pas été la question posée par le référendum britannique.

Le référendum sur le Brexit met en évidence deux grandes caractéristiques qui pour l’essentiel ne sont pas spécifiquement britanniques. D’une part, il illustre les multiples fractures (générationnelles, sociales, géographiques…) entre ceux qui trouvent des opportunités dans le monde qui s’ouvre et les laissés-pour-compte. D’autre part, il confirme l’ampleur de la crise du politique qui mine nos démocraties occidentales : un débat où les intérêts partisans et de court terme l’emportent sur ceux du pays et de ses citoyens, et qui alimente les peurs au lieu de faire la pédagogie de la complexité des enjeux. Et in fine, des leaders partisans du « in » non suivis par leurs électeurs, et des leaders du « out » qui se dédisent au lendemain de leurs victoires.

Fragmentation de nos sociétés et défiance vis-à-vis des responsables politiques et des élites ne sont pas étrangères à la crise de l’Union européenne. Pour en sortir, il faut distinguer ce qui est urgent et relève de la responsabilité immédiate de nos dirigeants et des institutions européennes de ce qui doit faire l’objet d’une refondation. Celle-ci n’a aucune chance d’aboutir si la société civile et les citoyens n’y sont pas associés. L’urgence est de répondre aux questions de sécurité (internes et externes à l’Union), aux enjeux économiques et sociaux et à l’accueil et l’insertion des migrants. Refonder Schengen n’est pas hors de portée si les États membres font l’effort de comprendre le point de vue des autres et se donnent les moyens de se faire confiance. La question économique et sociale est plus problématique. Améliorer l’environnement économique se heurte à des intérêts nationaux contradictoires. Les dépasser nécessite du temps et du pragmatisme. Mais le « Plan Juncker » pour les investissements est à l’œuvre. L’améliorer pour en faire un moyen de dynamiser les secteurs industriels stratégiques et les territoires les plus en difficultés est possible. Il faudra y ajouter une bonne dose d’investissement dans le capital humain – on ne peut ignorer que les choix de repli sont alimentés par le sous-emploi et les inégalités.

Il faut parallèlement enclencher le processus de refondation associant acteurs économiques, sociaux, associatifs, et citoyens et, ce, dans une double dimension : nationale et européenne. Si répondre à la question « Que voulons-nous faire ensemble pour mieux assurer notre avenir face aux défis qui nous sont communs ? » est centrale, il faut tout autant travailler aux moyens de mieux se connaître et se comprendre, de concilier nos cultures et de bâtir une identité européenne dont nous soyons fiers.

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