L’Europe et les jeunes | Radio RCF

Anne MACEY

Déléguée générale de Confrontations Europe

Face aux mutations numérique, écologique dans un monde en transformation accélérée, former la jeunesse aux besoins des entreprises et de notre société européenne est sans doute le défi le plus important en Europe. L’Union européenne, aux côtés des Etats, est active en la matière.

La première action européenne qui vient à l’esprit est bien sûr Erasmus. Créé en 1987, 5 millions de personnes ont bénéficié d’une mobilité. Ce sont avant tout des étudiants de l’enseignement supérieur, et l’accent doit être placé aussi sur d’autres publics : les apprentis (650 000 en bénéficient dans le cadre du dernier programme 2013-2017), volontaires (à travers le Service Volontaire Européen qui ne nécessite pas forcément de diplôme, enseignants…

L’Europe ne sera forte que si les citoyens, et en premier lieu les jeunes, se rencontrent et apprennent à se connaître et coopérer dès leur plus jeune âge. Il faudrait tripler le budget pour Erasmus + pour 2021-2027, cibler sur les plus défavorisés, ouvrir ces opportunités aux collégiens, aux lycéens, généraliser les échanges de maîtres et d’enseignants….

Dans la lutte contre le chômage des jeunes, l’Europe s’est inspirée de ce qui marche le mieux en la matière. La Garantie jeunesse par exemple s’est inspirée de l’Autriche et de la Finlande, et prévoit qu’aucun jeune qui sort du système scolaire sans diplôme, sans emploi ou formation, ne soit laissé plus de 4 mois sans rien, et se voit proposer une formation, un apprentissage, un stage ou un emploi. Cela suppose une personnalisation de l’accompagnement pour que ce qui est proposé au jeune soit adapté.

Les jeunes de 18 à 25 ans sont massivement abstenus de voter aux élections européennes. Le FN en France était sorti en tête du vote jeune en 2014, même si plus de 70% ne se sont pas mobilisés. C’est parce qu’ils n’en perçoivent pas l’enjeu… Les jeunes ne sont pas « formés » aux enjeux européens. Chaque Etat membre de l’Union est responsable de sa politique d’éducation. Il serait faux de dire qu’ils ne sont pas sensibilisés à l’Europe. Mais on ne peut que constater le manque de formation des enseignants sur ce sujet.  Appréhender la sphère européenne ne doit pas être réservé qu’aux étudiants des écoles de commerce ou de sciences politiques ! Et pourquoi attendre de pouvoir bénéficier d’un programme Erasmus ? C’est dès le plus jeune âge que l’enseignement sur l’Europe doit être de qualité.

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