Pour la COP 24, une Europe soudée | Radio RCF

Anne MACEY

Déléguée générale, Confrontations Europe

Dans quelques jours va s’ouvrir à Katowice en Pologne la COP, qui réunit chaque année presque tous les pays du monde sur le climat. En octobre, les experts climat (le GIEC) ont remis un rapport alarmant. Il y a vraiment urgence ?

La température augmente et on connaît les conséquences dramatiques qui se manifestent déjà (incendies, inondations…). Il en va de notre survie. Limiter le réchauffement climatique à 2°C et même 1,5°C est faisable si on s’y prend tout de suite. Sans quoi nous léguerons un monde invivable à nos enfants, sans possibilité aucune de retour en arrière ! Or aujourd’hui, les émissions augmentent de nouveau beaucoup dans le transport, le bâtiment.

Pour qu’on inverse la tendance, il faut que tous les acteurs se mobilisent, les gros comme les petits, y compris les financiers privés. D’ailleurs, la COP ne réunit pas seulement des gouvernements, mais aussi des ONG, des villes, des entreprises….

Elle va servir à quoi cette COP ?

Son but est de mettre en œuvre concrètement les accords de Paris qui prévoient des engagements de réduction des gaz à effet de serre. Alors que les Etats-Unis sont sortis de l’accord, que le Brésil vient d’annoncer qu’il ne tiendrait pas la prochaine COP chez lui comme initialement envisagé… pour que cette COP soit un succès, l’Europe doit arriver soudée, pas en ordre dispersé. La France s’est battue pour ça et nous arrivons avec une position européenne commune de révision de nos engagements climatiques, puisque nous sommes en dehors des clous. Ce n’était pas gagné d’avance, l’Allemagne par exemple a traîné un peu les pieds, parce que c’est pas facile depuis qu’elle a décidé de sortir du nucléaire et tout récemment du charbon.

L’Europe toute seule ne suffirait évidemment pas à limiter le réchauffement climatique : nous devons aussi être solidaires avec les pays en développement, en les aidant à ne pas décrocher par rapport à l’Accord de Paris grâce au Fonds Planète Verte.

Nous réussirons cette transition avec les acteurs industriels européens, pas contre eux. Parce que si notre industrie se barre en Chine, pas sûr qu’on y gagne question emploi comme question climat. Nous devons définir tous ensemble ce qu’est une « transition juste » pour pouvoir réussir ce combat contre le réchauffement en Europe, avec les Polonais « gueules noires » comme les gilets jaunes.

Derniers articles

Articles liés

Leave a reply

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici